Avec cette installation, je revisite deux décennies de travail pictural en récupérant plusieurs dizaines d’anciens tableaux, d’études ou de chutes de toile qui s’accumulent au fil du temps dans l'atelier. Les toiles sont lacérées, découpées en plus de 28 000 petits carrés et tissées en une grande pièce, à la fois imposante et précaire. Ce geste radical de destruction ne dévoile au spectateur que des fragments de ce qui a été, mais témoigne aussi d’un désir d’aller de l’avant : et si on recommençait ?
Partant d’une réflexion éthique sur l’environnement en tant qu’artiste qui amasse des matériaux et produit des œuvres qui s’accumulent au fil des ans, j'utilise le passé pour projeter vers l’avenir, interrogeant le processus et la matière, mais surtout portant un regard personnel sur les possibilités de se reconstruire à travers le temps.
Photo : Galerie B-312, crédit : Guy L'Heureux